• L'affiche du syndicat CGT Info'Com, ci-contre, enflamme la classe politique ainsi que les réseaux sociaux depuis quelques jours. Les superlatifs ne manquent pas pour la qualifier : "appel abject à la haine" (Syndicat Synergie), "affiche de la honte", "immonde" d'après Florian Philippot, "scandaleuse, indigne, honteuse" d'après Eric Ciotti.

    Il est vrai que le syndicat CGT en question fait passablement preuve de mauvais esprit. En effet, il est bien connu que les CRS, puisque c'est bien d'eux qu'il s'agit ( et non de toute la police comme voudraient le croire les détracteurs de l'affiche ) sont le plus souvent les bons Saint-Bernard des brebis égarées ou en danger. Quelques exemples au hasard :

    Ici par exemple, cette jeune fille (selon toute vraisemblance d'ailleurs, une "casseuse") allait tomber à la renverse. Le jeune homme à l'arrière plan s'est précipité pour empêcher sa chute :

    violences policières

    Là, c'est une dangereuse anarchiste de 72 ans, qui a bousculé une barrière métallique à Poitiers lors d'une manifestation contre l'abattage d'arbres. La barrière métallique, choquée, a dû bénéficier d'un arrêt de travail et d'une incapacité à 25%. Ce sont nos impôts qui financent l'Assurance Maladie ! Cette anarchiste devait bien être gentiment admonestée et rappelée à l'ordre, c'est la moindre des choses :

    violences policières

    Lorsque l'on n'est pas très réveillé, il peut arriver que l'on se coupe en se rasant le matin. C'est ce qui est arrivé à ce pauvre Rennais, victime de mauvaise lames. Les CRS à gauche se précipitent pour étancher l'hémorragie et l'encourager à changer pour un rasoir électrique :

    violences policières

    Encore un exemple : ci-dessous, cette jeune fille, victime de la canicule, commençait à se sentir mal. Un CRS s'empresse de la sauver en l'arrosant d'un jet d'eau minérale hydratant et bienfaisant :

    violences policières

    Ici, une jeune femme se fait sauvagement agresser par un casseur. Ce casseur-manifestant s'est d'ailleurs honteusement déguisé en "policier en civil" pour accomplir son forfait. Faux-cul ! . Le CRS, tel un preu chevalier, accourt pour la protéger :

    violences policières

    Enfin un dernier exemple qui montre jusqu'où peut mener l'abnégation. L'homme ci-dessous s'est auto-frappé la tête en pleine rue à l'aide d'un tube métallique contondant. Heureusement, des CRS étaient là qui lui prodiguent les premiers soins. D'autres protègent l'intervention des secouristes, à moins que la vue du sang du malheureux désespéré ne les indisposent car souvent, sous la tenue seyante battent des cœurs sensibles. 

    violences policières

    On pourrait multiplier les exemples à l'infini. Pourquoi, dès lors, stigmatiser ainsi une profession ? Non décidément, ce syndicat dépasse les bornes ! On me rétorquera que, comme dans toutes les professions, il y a des brebis galeuses, et ce serait par trop partial de n'en pas parler.

    L'image ci-dessous1 est effectivement une honte pour la profession, mais il fallait avoir un objectif bien affuté pour saisir l'action sur le vif, et surtout être là au bon moment car ces exactions sont rarissimes. Peut-être d'ailleurs s'agit-il tout bêtement d'une dispute conjugale, allez savoir ! Il est d'ailleurs difficile de trouver d'autres cas, hormis peut-être celui du malheureux CRS dont le poing est malencontreusement parti tout seul devant le lycée Bergson lors d'une manifestation de lycéens. (On peut se demander aussi pourquoi les lycéens manifestent au lieu d'aller en cours ! C'est vrai ça ! Ils ne pensent pas à leur avenir !)

    violences policièresPlus sérieusement, les détracteurs de l'affiche du syndicat CGT Info'Com lui reproche de stigmatiser toute une profession. Certes, tous les policiers ne sont pas des CRS, et même parmi ceux-ci, tous ne sont sans doute pas des bêtes sans âme. Après tout, il n'y a "que" 51,5% des policiers qui votent Front National. Il en reste donc 48,5% qui ont un cerveau et qui savent sans doute s'en servir. Certaines missions sont utiles : sécurité des routes et des plages, des biens et des personnes, lutte contre le terrorisme. Il est indéniable également que certains policiers, dans l'exercice des ces missions, risquent leur vie ou peuvent être blessés.  Mais, outre le fait qu'il en est de même dans d'autres professions (en 2014, en France, plus de 620000 accidents du travail, dont 530 décès-hors suite de maladies professionnelles), force est de constater que nous aimons moins la police lorsqu'ils contrôlent au faciès, tabassent les jeunes, les ouvriers, les infirmières, les profs, les migrants. Soit la police assume pleinement cette face obscure de sa mission, et dans ce cas, elle ne peut pas s'outrer de cette affiche, soit il reste la solution que certains policiers anti-émeutes ont adoptée en Italie en décembre 20132 : enlever le casque, poser le bouclier, et se joindre aux manifestants :

    violences policières

    violences policières

     

    1 - photographie Jan Schmidt-Whitley CIRIC.

    2 - certes il s'agissait d'un mouvement d'une autre nature : le mouvement dit "des forconi", protestant contre les hausses de taxes et d'impôts. Ce mouvement était plutôt classé comme d'origine populiste, voire d'extrême droite. Il n'en reste pas moins qu'il était l'expression d'un ras le bol populaire touchant toutes les couches sociales, et les manifestation massives de l'époque furent le révélateur de l'exaspération d'une majorité de la population contre les politiques néo-libérales, population confrontée également à l'inaction des forces syndicales et politiques de gauche traditionnelles.

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  • Le CREFOP : Qu’est-ce que c’est ?

    L’acronyme signifie : Comité Régional de l’Emploi, de la Formation et de l’Orientation Professionnelles

    C’est une instance créée par la loi du 5 mars 2014, destinée à « rationaliser le nombre de lieux de concertation par la fusion du Conseil Régional de l’Emploi (CRE) et du Comité de Coordination Régional de l’Emploi et de la Formation Professionnelle (CCREFP), d’étendre leur champ de compétences aux problématiques connexes de l’orientation et de mettre ainsi en place les conditions d’une véritable gouvernance quadripartite, qui conditionne l’efficacité des politiques conduites  dans les territoires en réponse aux attentes de la société civile et des usagers des services publics de l’emploi de la formation et de l’orientation »[1]

    En Normandie, la présidence en est assurée conjointement par Nicole KLEIN, préfète de région, et Hervé MORIN, président du conseil régional. La vice-présidence en est assurée par un représentant des organisations professionnelles d’employeurs et par un représentant des organisations syndicales de salariés.

    Il regroupe des représentant.e.s de l’état, dont le recteur d’académie, des élu.e.s de la région, des représentant.e.s des organisations syndicales des salarié.e.s (mais Solidaires n’est toujours pas considérée comme représentative !) et des employeurs, des réseaux consulaires (CCI, Chambre régionale d’agriculture, Chambre régionale des métiers et de l’Artisanat), des principaux opérateurs de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelle (Normandie Universités, Pôle emploi, AGEFIPH, FONGECIF, APEC, ONISEP…. ). Ces derniers n’ont pas voix délibérative.

    Une parodie de réunion d’installation

    Mercredi 13 avril, avait lieu la première réunion du CREFOP de la région réunifiée, dans l’amphithéâtre Claude Erignac, à la préfecture de Rouen. 

    Cette réunion a été bâclée en une heure, montre en main (alors qu’elle était prévue pour en durer deux).

    La question du règlement intérieur a été évacuée, sans que la délégation de la CGT puisse proposer ses amendements qu’elle n’avait pas pu transmettre avant la séance. De toutes façons, Mme la Préfète a bien fait comprendre à l’assistance que les choses sérieuses se passaient en bureau (dans lequel l’état, la région et les organisations patronales sont majoritaires) et que la réunion plénière n’était qu’une formalité sans intérêt. Les représentant.e.s de l’état et de la région à la tribune ont d’ailleurs bien fait en sorte qu’il en soit ainsi. Il n’y a donc pas eu discussion ni vote sur le règlement intérieur, sans que l’on sache réellement si ce vote avait été repoussé à la prochaine réunion plénière, comme le demandait la CGT. Mystère…

    S’est ensuivi un vote ubuesque sur un projet de l’École des Travaux Publics de Normandie. Il m’est impossible de juger du bien-fondé de ce projet, qui s’inscrit dans le Programme d’Investissements d’Avenir[2]. Impossible car le projet, qui demande quand même 5 725 000 euros de subventionnement, est présenté en 3 petites pages. 3 pages de verbiage[3],  sans aucune présentation de l’école, de ses effectifs, ses publics, ses réussites, son équipe pédagogique, son implantation dans le domaine du BTP, sa « valeur ajoutée » sur le marché de l’emploi.

    « L’avant-budget sommaire sur 5 ans » (très sommaire, c’est le moins qu’on puisse dire !) tient en 8 lignes, dont deux recrutements de formateurs pour 5 ans, destinés à « former les formateurs » à l’intégration des outils numériques et au changement de « posture » pédagogique, pour 500 000 euros. Certes des formations à certains outils ou à des pédagogies innovantes sont nécessaires, mais ce type de remise à niveau est-il censé durer 5 ans ? C’est la question qu’a posée la délégation CGT, sans vraiment obtenir de réponse satisfaisante.

    A ces postes budgétaires s’ajoutent des lignes « virtualisation de la plateforme réseaux (Réalité augmenté) » pour 675 000 euros, « construction de la plateforme réseaux physique » pour 600 000 euros… Cela donne l’impression d’un budget « à la louche » un peu comme le boucher qui dit à ses clients « il y en a un peu plus, je vous le mets quand même ? ».

    Manifestement, ce genre de dossier indigent suffit pour obtenir un vote positif, au motif (d’après la préfète) que « de toute façon, ça avait déjà été approuvé par l’ancien CREFOP de l’ex Basse-Normandie, alors… ». Circulez.

    A noter quand même que le recteur d’académie, c’est à mettre à son crédit, a émis un doute sur la véritable destination de cet investissement, censé être destiné à des publics niveau V et IV, et qu’il estime plutôt être adapté à des niveaux II voire I. Réponse alambiquée du représentant de l’ETPN.

    Hormis la délégation CGT, qui s’est abstenue, ainsi que votre serviteur (mais qui au final n’avait pas le droit de vote car je ne suis que suppléant, et la titulaire – PS, Manche – était présente. L’organisation étant défaillante, bien malin qui savait qui avait le droit de vote), tout le CREFOP a voté ce projet comme un seul homme et une seule femme. Près de 6 millions d’euros sont partis en fumée en moins de 10 minutes. Encore peut-on espérer qu’il y aura un suivi du bon emploi de cet argent, des résultats. On peut rêver.

    En conclusion, on peut craindre que ce genre de comité, qui pourrait avoir un rôle réel et efficace dans la formation et l’insertion des laissés pour compte, ne soit une fois de plus qu’une machine à faire entrer de l’argent public dans les caisses des organismes privés. J’espère que l’avenir me donnera tort.



    [1] pour les interéssé.e.s : voir le texte officiel

    [2] PIA : initialement connu sous le nom de « Grand Emprunt », doté de 35 milliards d’euros sous le gouvernement Fillon, et abondé de 12 milliards supplémentaires sous le gouvernement Ayrault. Plus de détails ici.

    [3] Florilège : dans le paragraphe « développer la version iDrop#3 du cloud pédagogique » : « Assurer l’accompagnement des équipes à l’intégration de ces nouveaux usages et services, et développer un (sic) approche pédagogique très « génération Z » centrée sur une hyper accessibilité des ressources et une libération de la réflexion sur un mode transversal, collaboratif et valorisant, en lien avec les potentialités actuelles de communication et de formation informelle via les réseaux sociaux thématiques émergeants (sic, avec les fautes) ». Traduisez, en français : développer l’autoformation sur écran, au détriment de la pédagogie en face-à-face. Ça coûte moins cher ! Mais dit comme ça, c’est moins « professionnel », il n’y a pas « les mots qui vont bien ! »

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  • Voici le deuxième bulletin de notre groupe au Conseil Régional. Celui-ci est uniquement interactif. Vous pourrez y voir et entendre les vidéos des interventions des membres du groupe lors de la réunion plénière du 24 mars.

    Il suffit, dans le document PDF,  de cliquer sur la miniature de la vidéo, ou sur les titres.

    Vous pouvez le télécharger en cliquant sur l'image ci-dessous :

    Bulletin du groupe des élus communistes et du Front de Gauche au Conseil Régional - n°2

     

     

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  • Soutien à la famille Tamoyan !La famille Tamoyan est arrivée en France en 2012. Elle est originaire d’Arménie et fait partie de la communauté Yézidie qui est discriminée voire persécutée dans ce pays. Ils n'ont aucune attache en Arménie, toute la famille paternelle étant en France.

    Ils sont menacés d’expulsion à tout moment

    Un comité de soutien, soutenu par RESF, est né dans les établissements scolaires de leur fille N. et leur fils M. tous deux scolarisés depuis leur arrivée en France à Sotteville-lès-Rouen.

    Le plus jeune enfant de la famille, M. (14 mois), est né en France.

    La maman est très malade. Elle est suivie médicalement en France. Un nouveau diagnostic a été posé le 8 avril : elle doit être opérée.

    Une pétition en ligne a été lancée afin de soutenir l'action du comité pour que la famille ne soit pas expulsée et reçoive le statut de réfugié (ou équivalent : protection subsidiaire). Pour la signer, rendez-vous sur ce lien

    Le 11 octobre, date du rassemblement organisé par le comité de soutien, elle avait recueilli 320 signatures, à ajouter aux 400 ou 500 signatures de la pétition papier.

    Le comité est dans l'attente d'une date de rendez-vous à la Préfecture pour solliciter un nouvel examen et la régularisation de la situation de la famille Tamoyan.

    En attendant, de nouvelles actions sont programmées, actions à retrouver sur la page Facebook de soutien à la famille :

    Prochain rendez-vous : le mercredi 13 avril à 14h devant la Préfecture de Rouen. Le comité de soutien vous y attend nombreux et nombreuses !

    Et n'hésitez pas à partager la pétition !

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  • Panama Papers : les richesses confisquées.

    Une fois n'est pas coutume, voici une petite chanson sympa de Frédéric Fromet*, entendue ce soir sur France Inter, qui agrémentera de belle façon la lecture des quelques lignes ci-dessous :

    Au bal des hypocrites, P. Gattaz est bien placé. Sur une radio publique, il n'a pas hésité à se déclarer contre la fraude fiscale tout en faisant la promotion de l'optimisation fiscale. Et sur la Société générale, il a osé affirmer ne pas connaître sa situation exacte.

    Et pourtant le scandale révélé par le consortium des journalistes d'investigation est énorme.

    Des proches de Marine Le Pen aux dirigeants politiques de nombreux pays, en passant par des institutions financières, des banques comme la Société générale et des personnalités du monde du sport, ce sont des milliards et des milliards qui ont été planqués dans des sociétés off shore et soustraits à l'imposition.

    Ce qui est présenté comme de l'optimisation fiscale relève bien souvent de la fraude, réalisée via des paradis fiscaux qui peuvent avoir été retirée de la liste, comme le Panama, mais sont toujours actifs.

    L'optimisation fiscale est donc soeur jumelle de la fraude fiscale qui est estimé pour la France entre 60 et 80 milliards. Autant de ressources dont sont privés les services publics.

    La richesse mondiale est confisquée par des bandes de spéculateurs et d'escrocs qui font du fric sur le dos des peuples.

    En plein mouvement social contre la loi travail, le chômage et la précarité, ces révélations ne peuvent qu'alimenter la colère des populations contre cette privatisation des richesses.

    Et pendant ce temps, le Parlement européen est saisi d'un projet de loi qui, s'il était voté, mettrait en place un secret des affaires tel que le couvercle serait maintenu sur toutes ces malversations.

    La liste des bénéficiaires étant connu, des instructions judiciaires doivent être ouvertes systématiquement. Quant aux banques comme la Société générale, dont le PDG avait pourtant assuré qu'elle était absente des paradis fiscaux, c'est non seulement la démission du PDG qui doit exigée mais aussi la réquisition sous contrôle social de cette banque.

    * voir aussi son site officiel : http://www.fredericfromet.fr/

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