• Région : contrôle des aides aux entreprises : ptèt ben qu'oui, ptèt ben qu'non...Lors de l'assemblée plénière du Conseil Régional du 23 juin, parmi les 35 délibérations abordées (et abondamment "pourries" par des interventions approximatives et longues comme des jours sans pain du Front National) trois méritaient qu'on s'y attarde :

    • Le soutien de la région au contournement Est de Rouen : Nous avons redit, par la voix de Joachim Moyse, élu PCF de Saint-Etienne du Rouvray, notre opposition à ce projet, opposition partagée par les élu.e.s d'EELV. Nous ne faisions en cela que soutenir le combat mené sur le terrain par le collectif des 30 associations, partis politiques, communes opposées à ce projet (1), coûteux, dévastateur pour l'environnement, et inutile (voir précédent article). Le FN, ainsi que Marc-Antoine Jamet (PS) se sont abstenus. Ce dernier justifie son abstention par le fait qu'en tant que maire de la commune de Val de Reuil, où la nouvelle bretelle doit rejoindre l'autoroute A13 et créer encore plus de nuisances, il ne pouvait voter pour un projet auquel ses administré.e.s sont opposé.e.s. Malheureusement, notre opposition n'a pas été entendue, et la droite ainsi que le PS ont voté pour, le président de LA "métropole", comme il aime le rappeler (2), ayant chaudement rappelé son attachement à ce projet.
    • L'aval de la région pour la signature de la convention entre la SNCF et la Région pour la reprise des trains intercités. Ce point fera l'objet d'un très prochain article sur ce blog.
    • Le nouveau règlement des aides régionales aux entreprises. C'est ce point que je voudrais développer plus ici.

    Ce nouveau règlement réduit le nombre d'aides à huit grand types, destinés à remplacer les plus de 90 en cours dans les deux ex-régions Basse et Haute-Normandie. En cela, l'effort de simplification et d'harmonisation est certain et mérité d'être noté.

    L'aide en entreprises est une des compétences de la région, et il n'est pas question de la nier. Mais il s'agit d'argent public. Il est donc normal que la région demande aux entreprises des contreparties, et que l'utilisation de l'aide soit évaluée et contrôlée, afin que cet argent ne soit pas dilapidé.

    Or, il n'y a pas un mot dans ce règlement, sur ce que l'on appelle "l'éco-conditionnalité" des aides, c'est à dire, les engagements pris par les entreprises, dans les domaines de création d'emplois, de formation, d'investissements écologiques, ou de reversement de la taxe d'apprentissage dans la région, en échange de l'aide financière qui lui est accordée, soit sous forme de subvention soit sous forme d'avance remboursable. En Haute-Normandie, les aides étaient contractualisées, c'est à dire donnaient lieu à la signature d'un contrat d'engagement, entre la région et l'entreprise. En Basse-Normandie existaient des dispositifs similaires de contrôle.

    Lorsque je me suis inquiété de ce manque lors de la commission préalable à l'assemblée plénière, il m'a été répondu que ceci serait abordé au moment de l'élaboration du SRDEII (Schéma Régional de Développement Économique, d'Innovation et d'Internationalisation, qui définit la feuille de route de la région pour 5 ans en matière d'aide aux entreprises) qui doit être finalisé pour décembre. 

    Mais comme je suis Normand, et que mon arrière grand-mère disait toujours "un tiens vaut mieux que deux tu l'auras", décision fut prise par le groupe "Elus communistes et du Front de Gauche" de proposer un amendement au règlement. Vous trouverez cet amendement ainsi que mon intervention pour le défendre en suivant les liens.

    Cet amendement a reçu les suffrages des élu.e.s d' EELV et du PS. Pas suffisant cependant pour qu'il soit accepté. Mais comme nous avons obtenu en séance, par la voix de Sophie Gauguin, vice-présidente au développement économique, l'assurance que les modalités d'évaluation et de contrôle des aides seraient bien abordées lors de l'élaboration du SRDEII, nous nous sommes abstenus sur le vote global du règlement. A défaut de cette assurance, nous étions convenus de voter "contre". Seuls le FN et la majorité régionale ont approuvé le règlement.

     

    (1) 1r et 2e Avenue contre le Contournement-Est, Association ACCES, Association des usagers des transports Eure et Seine, Alternatiba-Rouen, Association amfrevillaise pour la défense de l’environnement et la sécurité routière, Les Ami-e-s de la Confédération paysanne, ATTAC-Rouen, ARBRE, association de sauvegarde du cadre de vie contournements-Saint Adrien, Les Bombinas, Les Bouillons Terres d’avenirs, Coalition Climat 21 Haute-Normandie, Collectif des Authieux, Collectif Non à l’Autoroute, Collectif Transports Gratuits, Commune d’Alizay, Commune des Authieux-Sur-le-Port-Saint-Ouen, Commune de Léry, Commune d’Oissel, Commune de Saint-Etienne du Rouvray, Commune d’Ymare, Confédération paysanne 76, Convergence nationale rail, Décidons Rouen, EELV-Normandie, Effet de Serre Toi-même !, Ensemble!, France Nature Environnement, Groupe Ornithologique normand, Horizon Normandie Nature Environnement, Les Jeunes écologistes, Ligue de Protection des Oiseaux – Normandie, NPA, Normandie écologie, Parti de Gauche, Parti Communiste français, La Petite Cyclote, Réseau Action climat-France, SOS-Estuaire, Union syndicale Solidaires.

    (2) Frédéric Sanchez, président de la Métropole Rouennaise, aime en effet rappeler qu'il n'y a qu'une "métropole", Rouen, non sans une certaine condescendance envers les autres villes, fussent-elle grandes comme Caen ou Le Havre, qui ne "méritent" pas cette appellation ! Je vous laisse alors deviner les qualificatifs que pourraient mériter les petites villes, les villages, les campagnes... Peut-être faudrait-il demander aux communes qui ont été rattachées de plein ou de mauvais gré à la "métropole" ce qu'elles pensent des bienfaits que celle-ci leur a apportés ? Comme par exemple le ramassage des déchets, ménagers ou recyclables, dont la fréquence a été divisée par deux dans les communes les plus périphériques de ladite "métropole".

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  • Provocations, mensonges, amalgames, dénigrement : honte à ce gouvernement !Après la manifestation d'hier 14 juin à Paris, où des centaines de milliers de travailleuses et travailleurs de toute la France sont venu.e.s crier leur refus de la loi Travail, c'est l’écœurement qui prévaut :

    Ecœurement, d'entendre le gouvernement, et la journaliste de France 2 à ses bottes, Nathalie Saint-Cricq, affirmer avec conviction que la manifestation n'était pas si énorme que ça, qu'il y avait moins de monde qu'à la dernière, et autres balivernes du même acabit. Notre "journaliste" de France 2 (ou du Figaro ?) est-elle seulement venue voir ? Non sans doute pas. C'est plus facile de lire les communiqués gouvernementaux. Ne vous en déplaise, la manif était effectivement énorme, combative, et n'avait pas du tout l'allure d'un "chant du cygne".

    Ecœurement, de voir les larmes de crocodile versées par Manuel Vals mercredi matin sur France Inter, faisant écho à celles de Cazeneuve, sur "les manifestants - sic - qui ont saccagé - sic également - l'hôpital des enfants Necker. Si effectivement ces vitres brisées sont l’œuvre de casseurs, ce n'est pas intelligent, c'est le moins que l'on puisse dire. Mais plusieurs témoignages dont un, irréfutable puisqu'il s'agit d'une vidéo tournée en direct par Pierre Trouvé, journaliste au Monde.fr, tendent à prouver qu'il ne s'agit que d'une seule personne, cagoulée, qui a commis ce forfait (voir à 4'22''), et que ce sont des manifestants qui se sont interposés. Pas les forces de "l'ordre", qui étaient pourtant postées en masse au carrefour. Il serait peut-être intéressant de vérifier la véritable profession de ce "casseur"...

    Ecœurement de les entendre s'épancher, avec le ton larmoyant qui convient, devant ces 15 vitres brisées, alors que ce sont bien eux qui mènent depuis plusieurs années, après la droite mais avec la même fougue, le saccage - le vrai - de l'hôpital public, en fermant des établissements de proximité, en réduisant drastiquement les effectifs des personnels soignants, en favorisant les implantations de cliniques privées. Qui  sont les casseurs ? 

    Ecœurement d'entendre Valls et Cazeneuve tenter un amalgame abject entre la CGT dont l'attitude serait "ambiguë" vis-à-vis des casseurs, et le terroriste imbécile qui assassine lâchement deux personnes à leur domicile (et que ces deux personnes soient des policiers n'enlève ni ne rajoute rien au caractère odieux de ce crime). Comble de l'abjection de la part de nos deux ministres, ils tentent également un rapprochement avec le fait que l'un des enfants du couple assassiné aurait été hospitalisé à Necker. Il y aurait là collusion entre Daesch et la CGT qu'on ne serait pas étonné ! Pour qui prenez vous les Français, Messieurs Valls et Cazeneuve ? Pour des perdreaux d'un jour, capables d'avaler n'importe quoi ? Il est vrai que vous nous faites sentir souvent que nous ne comprenons rien, et que c'est par manque de pédagogie que nous ne sommes pas capables d'apprécier tout ce que vous faites de bien pour nous !

    Ecœurement enfin, mais il fallait s'en douter, que le gouvernement s'empare de cela pour brandir l'interdiction des manifestations ! Il ne fait même plus semblant de se retrancher derrière l'état d'urgence pourtant en vigueur jusqu'au 26 juillet ! Preuve s'il en était que cet état d'urgence ne sert à rien ! Je me permets à ce sujet de faire mienne une proposition de Jean-Claude Mailly : "qu'on interdise aussi l'Euro 2016, dans ce cas, puisqu'il y a des violences". La sécurité des biens et des personnes n'est effectivement pas garantie dans les villes qui accueillent des matches ! Que répondez vous à cela, M. Hollande ?

    Alors oui, il est temps de signifier à ces sinistres personnages que nous ne voulons plus d'eux, de leurs loi anti-sociales et pro-patronales. Et si le mouvement social, malgré sa force, sa détermination, et son capital de sympathie parmi la population (encore 59% après toutes ces semaines) ne parvenait pas à obtenir le retrait de la loi "Dumping social", alors il faudra que nous l'obtenions par les urnes, le moment venu.

    Il est temps que tout ce que la gauche compte de forces, anti-capitalistes, anti-libérales, opposées à la politique de ce Parti Socialiste qui a montré aujourd'hui - si besoin en était - son vrai visage, se rassemble derrière un programme, puis derrière un ou une candidat.e unique à la présidentielle, et que toutes ces forces s'entendent pour qu'aux législatives qui suivront, il n'y ait, dans chaque circonscription, qu'un ou une candidat.e anti-libéral.e opposé.e à la Droite, au FN, au Parti Socialiste. Une assemblée de Gauche, enfin !

    En attendant, puisque nous n'en sommes pas encore là, le mouvement se poursuit. Il n'est pas mort, et il ne faut pas douter que les jours qui viennent nous en apporterons la preuve.

     

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  • Contournement Est de Rouen : nous sommes toujours opposés !Depuis le 12 mai, et jusqu'au 11 juillet, nous sommes dans la période de l'enquête publique sur l'utilité du contournement Est de Rouen, cet espèce de monstre du Loch Ness que l'on a aperçu pour la première fois il y a presque quatre décennies, et qui refait surface périodiquement.

    Après un premier tracé retoqué pour cause de protection de la "Violette de Rouen", espèce endémique qui ne pousse que dans quelques endroits particuliers du monde, en particulier en terrain calcaire, c'est un second tracé, datant d'octobre 2012,  qui est soumis à l'enquête publique.

    C'est un projet qui ne remplira sans doute pas les objectifs pour lesquels il est prévu, c'est à dire être en capacité de détourner le flux de camions en transit dans Rouen :

    L'Agence Environnementale, qui n'est pourtant pas une officine anarcho-gauchiste, affirme que les gains en termes de reports de trafics routiers  dépendront en premier lieu, du niveau des péages exigés des usagers du fait  du choix de la concession autoroutière.

    De plus, l’absence de précision sur le montant des péages, ainsi que sur le montant de la subvention d’équilibre versée au concessionnaire ne permet en l’état, aucune évaluation solide du coût total du projet qui sera financé pour partie sur des fonds publics, notamment des collectivités locales.

    Elle pose également la question de la crédibilité du report du plus important flux de poids lourds empruntant la liaison entre l’A28 et le rond point des vaches à Saint Etienne du Rouvray,  au regard du gain de temps non significatif et du montant des péages.

    Ceci avait déjà été développé lors de la séance plénière du Conseil Régional de Mars 2016, par Joachim Moyse, membre de notre groupe des "Elus communistes et du Front de Gauche".

    Les élu(e)s Ensemble ! de Saint-Etienne du Rouvray* remettent le couvert dans leur tribune municipale :

    "  Non au contournement Est ! L’Etat veut encore une fois nous l’imposer d’en haut.  Aux habitants, aux citoyens, aux élus de décider démocratiquement ! Un contournement est nécessaire mais l’endroit où il est prévu, pose de très gros problèmes : très fortes pollutions de l’air, de bruits, coupure entre  St Etienne et Oissel. Pas question de supporter des nuisances supplémentaires quand existent déjà pauvreté, précarité, manque d’accès aux soins. Rouen, les plateaux Nord, les zones naturelles ont été épargnés, alors notre territoire, notre population doivent l’être aussi !

    Prenons le mal à la racine. Tout est fait pour privilégier le tout camion, la voiture. Exigeons la relance à grande échelle du fret SNCF de Sotteville, abandonné par les gouvernements successifs. Osons le transport fluvial. Développons les transports publics irriguant toute l’agglo, incluant le train, le métro, les bus. Allons vers la gratuité des transports. Cela désengorgerait nos routes, nos villes, limiterait  la pollution et créerait des emplois. C’est urgent, humain et écologique !

    On n’est pas des vaches à traire ! On ne se fera pas rouler dessus ! Nous sommes tous des violettes !"

     

    Ce projet est un non-sens, tant en termes de bilan économique et humain qu'en termes de développement durable :

    • C'est accorder la priorité au tout camions/automobiles au détriment du fret ferroviaire et fluvial et du développement des transports en commun.
    • Il engendrera une source d’importantes nuisances pour les populations, notamment à hauteur du rond-point des Vaches : pollution de l’air, bruit…
    • C'est une aberration économique que les citoyens paieront au moins trois fois : via leurs impôts lors de la réalisation du projet, lorsque les collectivités locales devront verser une subvention d’équilibre au concessionnaire puis au péage lors de chaque passage.
    • Il est prévu de construire un viaduc de 14 m de haut et 530 m de long qui débouchera au rondpoint des Vaches et qui constituera une "barrière" dans le paysage alors que l’État a toujours refusé d’envisager un passage en souterrain.
    • Ce sera un frein au développement industriel sur Seine sud et, au contraire, une invitation à accueillir des activités liées à la logistique, peu créatrices d’emplois.
    • Enfin, il s'agit d'une décision dont la légitimité démocratique peut être mise en cause : le tracé actuel – retenu par l’État –n’a jamais été discuté avec les populations lors du débat public mené en 2005.

    Télécharger l'argumentaire complet des opposants au projet de Saint-Etienne du Rouvray et de Oissel.

    * pour les contacter : elus.droitsdecite.ensemble.ser@gmail.com 


      

     

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