• Dans la ville d'Edouard Philippe, l'hôpital crève aussi !

    Dans la ville d'Edouard Philippe, l'hôpital crève aussi !Serait-ce l'effet papillon ? Non sans doute pas, car le personnel de l'hôpital psychiatrique de Pierre Janet, au Havre, est depuis longtemps dans l'action pour réclamer également du personnel. La dimension n'est pas la même qu'au Rouvray : un effectif de 2000 dans celui-ci, 600 à Pierre Janet. Mais les besoins en personnel sont tout aussi criants.

    Sur le constat, voir un précédent article écrit le 30 mars 2018. Il manque 20 postes, réclamés depuis 5 ans. Depuis les choses ne se sont pas améliorées, loin s'en faut. Dans un tract d'information aux usagers, les syndicats CGT et SUD dénoncent les conditions d'hospitalisation : Certain-e-s malades sont hospitalisé-e-s dans les salles TV ou le fumoir, dans des bureaux voire des grands placards, au mieux dans des chambres à 3 ou plus, selon la surface, pourvu qu'il reste 10 centimètres entre chaque lit. Et encore, il n'y a pas de lits pour tout le monde !

    Il n'est pas rare que les matelas soient à même le sol ! Les syndicats conseillent également aux hospitalisé-e-s d'amener leur oreiller et leur pyjama, ainsi qu'un nécessaire de toilette, voire le papier du même nom, ce qui donne une petite idée de la pénurie en moyens, y compris de première nécessité.

    Ce midi, une AG du personnel regroupant 150 personnes s'est tenue. 150 sur 600, C'est énorme, si l'on tient compte du fait que le personnel soignant de quart ne pouvait pas se déplacer. Une délégation de l'hôpital du Rouvray était présente, et a pu visiter le centre. Une infirmière du Rouvray a confié à un syndicaliste de Pierre Janet qu'elle n'imaginait pas que les conditions puissent être autant dégradées, et avouait avoir presque honte de s'être mise en grève au Rouvray, lorsqu'elle voyait l'état de Janet. C'est tout dire !

    Lors de cette AG, le personnel a décidé la grève reconductible à partir de lundi (les urgences psychiatriques, quant à elles, débuteront la grève vendredi).

    La question qu'il est légitime de se poser est la suivante : lorsque l'on voit jusqu'où ont dû aller les personnels du Rouvray pour être ne serait-ce qu'entendus et écoutés, jusqu'à quel degré de violence envers eux-mêmes devront aller ceux et celles de Pierre Janet ? Qu'en pensez-vous, mesdames Gardel et Buzyn ? une petite idée ?

    En attendant, le personnel peut compter sur le soutien de tous les secteurs combatifs de la ville. Ce soir à 17h, nous étions une bonne centaine (voir photos), actifs-ves, retraité-e-s, syndiqué-e-s, non syndiqué-e-s, à être venu-e-s devant le portail soutenir nos hospitalier-e-s.

    Ça ne fait que commencer ! 

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