• Elections régionales et départementales : appel à l'unité pour gagner !

    Les 13 et 20 juin prochains, auront lieu les deux tours des élections départementales et régionales. Initialement prévues en mars, celles-ci ont été repoussées à cause de la crise sanitaire.
    Une nouveauté : les deux élections auront lieu le même jour. Ce seront les dernières élections avant les présidentielles de 2022, et auront lieu dans le contexte que tout le monde connait.

    LE CONTEXTE DE CES ÉLECTIONS

    Au niveau purement sanitaire, une crise gérée n’importe comment par le gouvernement, avec une grossière impréparation à la vaccination et des guerres de brevets entre entreprises privées pour savoir qui tirera le plus de profit de la pandémie. Le gouvernement laisse faire, achetant des doses de vaccins au coup par coup, là où il en reste. Pendant que certains comptent déjà les bénéfices qu’ils vont faire, on meurt encore en France et dans le Monde. Un symbole fort nous montre l’état dans lequel plus de 30 années d’ultra-libéralisme ont mis le pays : l’institut Pasteur, autrefois fer de lance dans la recherche médicale, a renoncé à chercher un vaccin.

    Les conséquences de la crise sont déjà catastrophiques et le seront encore plus lorsqu’elle sera terminée. Aujourd’hui, c’est le chômage qui flambe ;  ce sont des milliers de restaurateurs, d’intermittents du spectacle, d’acteurs de la culture – institutionnels ou associatifs - empêchés de travailler ; ce sont des générations de lycéens sacrifiés sur l’autel du confinement car depuis des années, on a supprimé à tour de bras dans l’éducation : des postes et des classes, certes, mais aussi vendu ou détruit physiquement des bâtiments scolaires ou universitaires, ce qui empêche aujourd’hui d’accueillir des élèves dans de bonnes  conditions de « distanciation sociale ». Du pain béni pour les tenants de l’enseignement à distance et les grands groupes informatiques... Ce sont aussi, bien sûr les catégories les plus précaires (chômeurs, migrants, Sdf...) qui font plus encore que les autres les frais de la crise.

    Actuellement, le gouvernement tente de réduire les conséquences à coup de « plan de relance ». Mais ne nous leurrons pas : tous ces milliards ne sortent pas de nulle part. Il s’agit d’une dette contractée auprès des banques. Schématiquement, le problème de la dette bancaire est connu : les banques, comme tout capitaliste qui se respecte, ont accumulé leur capital grâce au fruit de notre travail, qu’ils prêtent ensuite au gouvernements, le cœur sur la main. Et ces banques, un jour ou l’autre, en demanderont le remboursement, sur notre dos bien sûr. Comme toute dette bancaire, nous la paierons donc deux fois. Et nous la paierons cher, à grands coups de rigueur, mot dont nous savons depuis longtemps le sens exact.
    Et pendant ce temps-là, bien sûr, les attaques contre les services publics continuent, tel le projet Hercule de privatisation partielle d’EDF. « Pendant les travaux, la vente continue »...


    CES ÉLECTIONS NOUS OBLIGENT

    Elles nous obligent à double titre :

    D’une part parce que les mobilisations, même si elles se font de jour en jour plus présentes, sont encore anesthésiées par la peur du virus et des lendemains. Elles seules ne suffiront pas aujourd’hui a exprimer une réelle opposition au pouvoir et au libéralisme. Arriver à concrétiser une telle opposition, forte, à moins d’un an des présidentielles n’est pas anodin. A défaut, la droite et l’extrême droite auront devant elles un boulevard.
    D’autre part parce que les règles du jeu, en particulier pour les départementales, sont telles que si elle se présente dispersée à ces élections, la gauche risque de disparaitre du paysage départemental et régional. En effet, aux départementales, il faut avoir obtenu 12,5% des inscrits pour espérer se maintenir au second tour. Si l’on table, hélas, sur une abstention de 60%, comme lors des derniers suffrages, il faudra obtenir plus de 30% des voix au premier tour ! Mission impossible si deux listes de gauche sont en lice.

    L’unité est donc indispensable. Pas seulement l’unité des forces politiques entre elles, mais aussi l’unité entre politiques et citoyen-ne-s, qui veulent de plus en plus, à juste raison, avoir leur mot à dire lors de ces rendez-vous électoraux, seul moyen, peut-être, de battre en brèche l’abstention.


    QU’EN EST-IL EN NORMANDIE ?

    Aujourd’hui, les choses sont claires : c’est une équipe de droite qui est aux commandes de la région, ainsi qu’à la tête des cinq départements !
    Soyons clairs dès le début : lorsqu’on parle d’unité à gauche, le caillou dans la chaussure, c’est toujours le PS, et ses satellites (Place Publique, PRG). Ce parti a en effet une fâcheuse propension à faire lorsqu’il est aux manettes l’inverse de ce qu’il préconise lorsqu’il est dans l’opposition. On sait les dégâts que cela a provoqué sous le quinquennat Hollande, la démoralisation et le dégoût de la politique qui s’en sont ensuivis.
    En Normandie comme ailleurs, il y a presqu’autant de courants dans le PS qu’il reste de militants dans ce parti, et il s’avère, sans pour autant les dédouaner du reste, que certains dirigeants prennent enfin les décisions qui s’imposent, quitte à avouer – c’est tout à leur honneur – avoir changé d’avis. Je pense à la récente prise de position courageuse du conseil de la métropole rouennaise qui est revenu sur le financement du contournement Est de Rouen, projet pharaonique inutile contre lequel nous nous sommes longtemps battus. La même métropole a voté pour son adhésion à l’association nationale des villes et territoires accueillants, s’engageant ainsi à améliorer l’accueil des migrants et des réfugiés, alors même que depuis plusieurs mois, les associations doivent batailler contre la préfecture qui n’a de cesse de mettre des bâtons dans les roues des demandeurs en imposant des conditions de dépôt de dossiers illégales.

    Mon propos n’est pas d’encenser le PS. Qu’on ne s’y trompe pas. Dans certaines régions, ce parti se comporte comme il l’ a toujours fait au moins depuis 30 ans : comme un parti libéral, bon petit soldat du grand patronat.

    Pas question donc de se ranger derrière le PS au premier tour, mais en Normandie au moins, ce parti, comme aucun autre, n’est en mesure de pouvoir revendiquer une hégémonie quelconque, dans aucun département. Face au danger de la droite et de l’extrême droite, il y a donc une porte qui s’ouvre pour que dans tous les départements, et au niveau régional, l’unité la plus large puisse se faire, PS compris, pour autant qu’aucun parti ne soit prépondérant, et que les citoyen-ne-s aient leurs places dans les binômes de candidats départementaux, et sur les listes départementales de la région.


    L’UNITÉ, TOUT LE MONDE S’EN RÉCLAME. MAIS SOUS QUELLE FORME ?

    Unité ! C’est effectivement un mot que l’on entend partout, mais tout le monde ne l’entend pas de la même façon !

    Pour certains, l’unité est bonne, à condition qu’elle se fasse derrière eux. C’est une manière de faire que je n’entends pas, personnellement.
    A défaut que cela ait lieu dans d’autres départements de la région, il y a, en Seine-Maritime au moins, une réelle volonté, je l’espère, d’arriver à l’unité, au moins dans le département, au mieux dans la région. Nous avons connaissance d’un appel initié par plusieurs partis politiques. Cet appel, s’il met bien au cœur les trois urgences qui sont désormais indissociables (écologique, sociale, démocratique), a des accents un peu « patriotiques » qui ne me conviennent pas. Mais il va dans le bon sens.

    Parallèlement, en même temps - dirait notre « ami » Macron – des membres, élu-e-s ou non,  de la liste municipale citoyenne de Sotteville-les-Rouen ont lancé également un appel à l’unité, bientôt rejoints par d’autres, élu-e-s ou non, de la liste « Un Havre Citoyen ».
    Cet appel initié par 17 élu-e-s de tous horizons (FI, PCF, EELV, Ensemble !, Génération.s, GDS), et 29 militant-e-s syndicaux-ales, associatif-ve-s ou politiques, ou tout simplement citoyen-ne-s, de Sotteville, du Havre, mais aussi d’autres villes ou villages de Seine-Maritime a pour lui d’être l’émanation de la base, le prolongement des démarches citoyennes qui ont prévalu lors des élections municipales. Ces démarches, d’autres villes les ont connues également, elles se reconnaitront dans cet appel, et nous espérons qu’elles le rejoindront rapidement.

    Malheureusement, cet appel reste exclusivement seino-marin, pour l’instant. Nous ne demandons qu’une chose : que les autres départements s’en saisissent pour faire avancer partout la demande légitime d’unité pour ces élections. Car il est bien entendu qu’il ne peut y avoir d’unité à géométrie variable selon qu’il s’agisse des élections départementales et des régionales : celles-ci ayant lieu le même jour, l’électeur ou l’électrice n’y comprendrait rien si telles formations politiques étaient alliées au régionales et concurrentes aux départementales.

    Cet appel, je le soutiens sans réserve, et bien sûr, il faudra ensuite nous rencontrer avec toutes les autres forces qui n’en sont pas partie prenante, mais qui ont émis un souhait identique d’une façon ou d’une autre : toutes les démarches vers l’unité doivent converger, sans que personne n’en soit détenteur exclusif, sans que personne ne puisse s’estimé floué. Asseyons-nous tous et toutes autour de la table, politiques et citoyen-ne-s. Il y a matière à écrire ensemble un programme qui réponde aux exigences de nos concitoyen-ne-s en matière de santé, d’emploi, d’écologie, d’enseignement, et qui dépasse les simples compétences territoriales. Les trois urgences, sociale, écologique et démocratique, doivent pouvoir se décliner tous ensemble. C’est le seul moyen pour que la gauche soit encore présente dans les départements et la région après juin. Ce n’est pas rien.

    Vous pouvez lire l’appel ici, ainsi que la liste des premier-e-s signataires.

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