• Novandie à Maromme : un plan social sans fondements

    Novandie à Maromme : un plan social sans fondementsTout le monde connait Mamie Nova et Bonne Maman. C'est à Maromme que l'usine NOVANDIE produit leur gamme  de yaourts brassés. Ces marques, ainsi que l'usine, appartiennent au groupe ANDROS. 

    Le 28 juin, c'est avec stupeur et révolte que les délégué-e-s au comité central d'entreprise ont appris que 2 des 5 sites français allait faire les frais d'un plan de "sauvegarde" de l'emploi (PSE) : 116 postes seraient supprimés à Maromme (63 à l'usine et 53 au siège social), et 62 autres seraient supprimés à Savigné l'Evêque dans la Sarthe.

    D'après la direction, ce plan serait dicté par une forte baisse de consommation des produits laitiers, qui entraine une perte financière importante.

    Perte financière importante : voilà bien des mots qui ne veulent rien dire, quand on sait que le groupe ANDROS serait passé de 1,7 milliard de chiffre d'affaire en 2016, à 2,2 milliards en 2017.

    ANDROS, c'est, en France, 19,5% de parts de marché dans les jus de fruit frais, 47% des confitures, 62,4% des compotes réfrigérées. Bonne Maman est leader du marché aux pays-bas ou en grèce, 2ème en Grande-Bretagne (1).

    Ajoutons à cela, cerise sur le gâteau (et non dans le yaourt), que la famille Gervoson-Chapoulart, propriétaire du groupe, émarge dans le top100 dans fortunes françaises, 800 millions de patrimoine en 2015, 850 millions en 2016 et ....1,2 milliard en 2017, soit 41,2% d'augmentation ! (2)(3).

    En fait, il n'y a nulle perte rédhibitoire qui entrainerait le groupe dans un gouffre financier, on s'en doute. Mais le groupe ANDROS veut faire payer aux salarié-e-s l'amende de 35 millions d'euros dont il a écopé pour sa participation au "cartel des yaourts", c'est à dire une entente illicite sur les prix et les appels d'offres. En quoi les salarié-e-s sont-ils/elles responsables des malversations de leurs directions ?

    De plus, un lourd investissement à Auneau, dans la Beauce, s'est avéré disproportionné par rapport aux besoins du marché, et qui plus est loin des zones d'approvisionnement en lait. En quoi les salarié-e-s sont ils/elles responsables des erreurs stratégiques de leurs directions, alors même qu'on ne leur demande jamais leur avis sur les plans d'investissements, et les stratégies qui vont avec ?

    Ce plan social est clairement scandaleux, et n'a aucun fondement économique ! La direction utilise ici les dispositions de la loi El-Khomri de 2016, dite "loi travail", qui permet d'engager des plans de licenciement non pas pour empêcher une faillite, par exemple, mais pour améliorer la compétitivité, accroitre les bénéfices et par là même la fortune personnelle de la famille Gervoson-Chapoulart ! Toujours plus de fric pour les uns, de précarité pour les autres !

    En tant que conseiller régional, j'apporte mon soutien sans réserves à tout le personnel de l'usine Novandie, du siège social, ainsi qu'aux organisations syndicales qui les représentent.

    Même si, bien sûr, il ne s'agit pas du même secteur, les récentes luttes dans la psychiatrie ont montré que l'on pouvait gagner. Dans la psychiatrie, il s'agissait d'augmenter le nombre de postes; ce furent des victoires. Ici, il s'agit de ne pas en supprimer; Il est possible de gagner. Le soutien de la population de la vallée du Cailly, de l'agglomération rouennaise et, au-delà, celle de toute la population - celle qui a été menacée un jour dans son emploi ou celle qui le sera demain - sera déterminant !

    Le "comité pour l'emploi de la vallée du Cailly" a sorti un tract explicatif, à partager sans modération. Dans un premier temps, le personnel appelle à signer et faire signer cette pétition.

    Ce sont des premiers pas dans une lutte qui sera sans doute difficile, mais dont l'assurance qu'elle est légitime doit porter le personnel jusqu'à la victoire !

    sources :

    (1)  Capital : les secrets d'Andros...

    (2) Challenges : classement 2016 des fortunes françaises

    (3) Challenges : classement 2017 des fortunes françaises

     

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