• Préparer l'après ! Ils ne s'en tireront pas comme ça !

    Préparer l'après ! Ils ne s'en tireront pas comme ça !Les cotes de popularité de notre gouvernement s'envolent ! Alors qu'elles étaient au plus bas, on voit un Macron grimper de 13% et un Philippe prendre +10%. Qu'est ce à dire ? On mettra cela sur le compte d'une opinion publique déboussolée et inquiète, qui a besoin - c'est humain - d'être rassurée et dirigée dans ces temps difficiles.

    Mes compatriotes ont-ils/elles bien noté, cependant, que tant le président que le premier ministre étaient aussi déboussolés qu'eux/elles ? Non ? Pourtant, entre un discours de l'un, le 16 mars, aux accents gaulliens (communistes ?) sur la nécessaire planification et nationalisation des secteurs stratégiques délaissés par la gabegie libérale, mais qui au final, n'a accouché que du confinement ; et le discours de l'autre, hier soir 23 mars, insipide au possible, comparant les méfaits d'un jogging d'une fois une heure, ou d'une sortie plein-air de deux fois une demi-heure, il ne se passe rien ! Personne ne dirige rien !

    Cette crise sanitaire sans précédent a plusieurs facettes :

    - La facette purement scientifique. Bien malin qui parmi nous pourrait dire sans se tromper, de manière péremptoire, que le professeur Raoult a raison ou tort, lorsqu'il met en avant le traitement possible par l'hydroxychloroquine. Mais la manière dont se défausse le pseudo conseil scientifique qui entoure le premier ministre est ahurissante : le traitement n'ayant pas pu passer tous les tests cliniques, il ne pourra pas être généralisé, mais uniquement réservé aux cas graves.

    Euh... j'avoue, c'est profond, puissant ! n'importe quel abruti, même moi, aurait pu sortir la même ! Il est évident que les tests cliniques n'ont pas pu être faits précédemment, puisque ce virus - dans sa forme actuelle - est nouveau. Mais nous n'en sommes plus là : nous en sommes à sauver des vies, des gens qui préfèreront prendre le risque de peut-être mourir d'une hypothétique complication cardiaque, plutôt que de mourir sûrement d'avoir été traité par...rien.

    Notre premier ministre, hier, dans son impuissance face aux querelles d'égo scientifiques, n'a pu que répéter cette justification deux fois : "uniquement pour les cas graves".

    Querelles d'égo scientifiques ? A moins que... Mais oui, c'est bien sûr, il y a une face cachée à cette histoire ! Loin de moi la plus petite idée de complotisme, comme on a eu l'occasion de le voir dans une vidéo hilarante qui a circulé à grande échelle sur le net.

    Cette face cachée fait partie de la deuxième facette de la crise : la destruction presque totale (il ne reste plus debout que quelques pans de la sécurité sociale) de notre système de santé.

    - En ce qui concerne la chloroquine, il ne reste plus en France qu'une (vous avez bien lu) usine capable de la fabriquer, près de Lyon et... elle est en redressement judiciaire ! Quoi ? En France, la production pharmaceutique n'est pas nationalisée ? Ben non, cette usine de la société Famar appartient à un fonds d'investissement américain qui l'a mise en vente il y a 9 mois. Pour l'instant, elle ne trouve pas de repreneur.

    Rassurez-vous, avec la nouvelle politique macronienne de collectivisme, ça va changer ! Elle doit déjà, à l'heure où j'écris, être nationalisée, sans indemnité ni rachat, et sous contrôle ouvrier !

    Plaisanterie mise à part, le stock n'est plus que de 150 000 boites et, si la production pourrait redémarrer rapidement le cas échéant, il faudrait tout de même récupérer les marchés des matières premières... Voilà peut-être le hic, et le pourquoi du "juste pour les cas graves".

    Un exemple qui montre que le "laisser-faire" ultra-libéral, s'il enrichit quelques uns en période normale, peut tuer beaucoup en temps de crise sanitaire.

    - Vous voulez un deuxième exemple ? L'Italie, qui paye aujourd'hui le plus lourd tribut au virus, et de loin, souffre d'une pénurie de bouteilles d'oxygène, indispensables comme on s'en doute à la ventilation des malades. Au point que la police recycle aujourd'hui les bouteilles d'oxygène entamées de ceux qui n'ont pas survécu ! Pendant ce temps, l'usine Luxfer, de Gerzat (63), qui fabriquait 100 000 bouteilles d'oxygène médical par an, a fermé ses portes en mai 2019, prématurément, sans respecter les délais prévus dans le PSE. Pas assez rentable selon son propriétaire, un fonds de pension anglais ! Pourtant, en avril 2019, selon le conseil des salariés, "Il y avait des commandes importantes de bouteilles fabriquées uniquement sur le site de Gerzat. Les clients de Luxfer, comme Air Liquide et autres, sont furieux, car [Luxfer est] dans l'incapacité de produire des bouteilles ailleurs". Cette phrase prend tout son sens aujourd'hui.

    - Faut-il rappeler les 100 000 lits et les 95 services d'urgence fermés en 20 ans, les 3500 postes de personnel médical supprimés en 4 ans, la chute vertigineuse du  stock de masques (chirurgicaux et FFP2) qui sont passés en 10 ans d'un milliard (sous Roselyne Bachelot en 2010) à 110 millions aujourd'hui. Pas de jaloux : ce n'est pas un ministre de droite qui a décrété qu'il n'y aurait plus de stock, cela s'est passé sous Marisol Touraine. Le 26 janvier, Agnès Buzyn affirmait qu'en cas d'épidémie de Covid19 en France, il n'y aurait pas de pénurie de masques. Aujourd'hui, nous sommes dépendants des ponts aériens en provenance de Chine.

    LE CAPITALISME ET LE GOUVERNEMENT SONT RESPONSABLES

    Il arrivera un moment où il faudra régler les comptes. Le plus grand responsable, c'est le capitalisme, et sa course effrénée au profit immédiat, au bénéfice de quelques-uns, au détriment du plus grand nombre. Les lecteurs et lectrices de ce blog n'ont pas besoin d'en être convaincu-e-s, je suppose.

    Mais le gouvernement, metteur en scène servile du libéralisme, est également responsable. En 14-18, on les aurait qualifié de "vieilles badernes" : vous savez, ces vieux généraux siégeant dans les ors des états-majors, qui envoyaient les biffins au casse-pipe. Encore pourrait-on dire qu'en 14, nos soldats étaient armés. Dans cette "guerre" contre le virus, comme l'a appelée Emmanuel Macron, (le terme se discute) on envoie nos soignant-e-s au front sans armes, ou si peu.

    Préparer l'après ! Ils ne s'en tireront pas comme ça !La "vieille baderne", c'est aussi Agnès Buzyn qui, paraphrasant le maréchal Le Bœuf en 1870, aurait pu elle-aussi déclarer : "Nous sommes prêts et archiprêts. La guerre dût-elle durer deux ans, il ne manquerait pas un bouton de guêtre à nos soldats". On sait ce qu'il est advenu.

    De tout cela il faudra se souvenir le moment venu, comme il faudra se souvenir que le maire du Havre, qui, en tant que président du conseil de surveillance du Groupe Hospitalier du Havre, devrait être également sur le front alors que l'hôpital lance un appel aux dons de matériel, est aux abonnés absents depuis le début de la crise.

    En ce qui concerne la région, chacun sait que je ne siège pas dans sa majorité. Mais au moins a-t-elle donné les 8000 masques qu'elle avait en sa possession dans ses services, et elle livrera bientôt 5000 masques en provenance de la province de Fujian (Chine) avec laquelle elle est en partenariat.

    Pour finir, sur une note que l'on pourrait considérer humoristique si l'heure n'était pas si grave, surtout en Italie, cet article des échos (pas très gauchiste, comme journal) qui prouve bien par l'absurde la faillite du système libéral : La Lombardie demande de l'aide à...la Chine, Cuba, et au Vénézuela !

    C'est à pleurer !

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