• Lafarge encore : La région doit se bouger !Le 12 août, le ministère du travail validait le "plan de sauvegarde de l'emploi" (quelle formulation hypocrite) présenté par le groupe Holcim / Lafarge pour son usine de Saint-Vigor d'Ymonville.

    La casse de l'usine peut donc commencer dès maintenant, et, le 15 septembre, ce sera le premier point du plan qui sera mis en œuvre, à savoir les départs "volontaires".

    Symbole fort de la volonté de Lafarge d'aller vite : hier, ce sont deux bateaux de clinker en provenance d'Espagne qui ont été déchargés à Honfleur, et le clinker a été transporté par camions sur le site de Saint-Vigor.

    Nous sommes ici en présence d'un patron voyou qui, en plus, refuse toute idée de reprise de l'activité sur le site par un autre acteur ! Il préfère garder une usine fermée. A cela deux raisons : d'une part éviter qu'un concurrent potentiel puisse venir lui grignoter des parts de marché, et (ce n'est pas dit mais on peut s'en douter), pour pouvoir continuer à toucher des "quotas carbone", comme il le fait avec son usine fermée de Frangey.

    Nous somme à la croisée des chemins : face à la capitulation en rase campagne du gouvernement (mais peut-on parler de capitulation lorsqu'il n'y a pas eu bataille ?), face au refus des pouvoirs publics de réunir tous les acteurs autour d'une table, face au mépris d'Estelle Grellier qui n'a pas daigné répondre à ma dernière lettre, c'est à la Région de prendre les choses en main. Si rien n'est fait, la transformation d'une usine performante en simple station de broyage sera effective d'ici peu.

    C'est pourquoi, sur ma proposition, notre groupe des élus communistes et du Front de Gauche au conseil régional a envoyé une lettre ouverte à Hervé Morin afin de lui rappeler qu'il avait indiqué vouloir mettre le développement économique de la Normandie au centre de ses préoccupations. C'est peut-être le moment de le montrer !

    Lire ici notre lettre ouverte :

    Lafarge encore : La région doit se bouger !

     

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  • Lafarge : Le gouvernement valide les licenciements ! En date du 12 août, comme d'habitude en plein milieu des congés afin que cela se remarque le moins possible, le gouvernement, par une note de la Direction Régionale des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail de de l'Emploi (DIRECCTE) de Normandie (1), a validé les licenciements à l'usine Lafarge de Saint-Vigor d'Ymonville. Comme souvent, après 5 pages d'attendus divers, ce sont les derniers paragraphes qui font mal :

    Lafarge : Le gouvernement valide les licenciements !

    Voici donc une entreprise, qui touche du CICE - donc de l'argent public - pour créer des emplois, dont les bénéfices après impôts, dépréciations et amortissements s'élèvent à 460 millions d'euros avec une marge opérationnelle en hausse de 6% au second semestre; une entreprise qui triche de manière éhontée en revendant des "quotas carbones" touchés indûment pour des établissements fermés, et dont les liens avec Daesch sont pour le moins flous, qui se voit obtenir l'aval d'un gouvernement pour licencier 111 personnes.

    Ce gouvernement, fort avec les faibles et lâche avec les forts, n'a t-il donc aucun amour propre pour accepter de servir de paillasson au grand capital ? Nous pourrions nous poser cette question si nous ne savions pas depuis longtemps qu'il est, comme les autres avant lui, aux ordres du Medef.

    Il est plus facile (n'est-ce pas M.Macron ?) de se moquer des tee-shirts des ouvriers plutôt que de relever la tête devant Holcim-Lafarge.

    Il est plus facile (n'est ce pas Mme El Khomri ?) de valider le licenciement d'un délégué CGT accusé d'avoir participé à l'épisode de "la chemise", plutôt que de prendre en compte la détresse des milliers de licencié-e-s.

    Ce gouvernement de carpettes va devoir rendre des comptes ! Depuis plusieurs mois, nous avons été plusieurs élus, municipaux, départementaux, régionaux, à réclamer une table ronde, à la région et au ministère de l'économie [voir ici, et ].

    A la place de cette table ronde annulée par le sous-préfet, nous avons eu le droit en juin à une "reprise en mains" du dossier par Mme la Secrétaire d'Etat aux collectivités territoriales, Estelle GRELIER, laquelle devait revenir vers nous pour nous donner des nouvelles. En fait, c'était plutôt pour enterrer le dossier. En date du 8 juillet, je demandais à Mme GRELIER de nous accorder enfin cette table ronde. Aucune nouvelle. Sans doute est-elle trop occupée pour que l'avenir de 111 personnes ne puisse trouver une petite place dans son agenda. Quel mépris ! 

    Au niveau de la Région, M Hervé Morin, président de région, nous a répondu le 7 mars 2016 : "J'ai demandé aux services régionaux de prendre l'attache du groupe [Holcim-NDLR] afin d'analyser la situation. Je souhaite, à ce stade, laisser le travail avancer avant d'organiser toute autre initiative, à fortiori à caractère public".

    Hé bien voilà, il est temps ! Non seulement le "travail" a bien avancé, mais il est maintenant terminé ! Il va peut-être falloir que la région se bouge enfin pour ne pas laisser le désert industriel progresser dans notre région. Sinon, à quoi bon avoir lancé avec moult fanfare, " l'agence de Développement de la Normandie " (ADN) ? Car développer, c'est bien, mais empêcher une entreprise en pleine forme de jeter ses employé-e-s à la rue, ce serait pas mal non plus.

    Avec mes colistiers du Front de Gauche à la région, nous ne resterons pas l'arme au pied, en attendant que le bassin industriel Havrais devienne une morne plaine. Le temps presse et il faudra bien que la Région prenne aussi ses responsabilités. A défaut d'être des "actionnaires du futur", nous sommes dans l'action au présent.

     

    (1) dépendant du Ministère du Travail, de l'Emploi, de la Formation Professionnelle et du Dialogue Social. Ces deux derniers mots, compte tenu des dernières mobilisations sur la "loi travail" pouvant prêter à sourire.

     

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  • Lafarge : lettre à Estelle GrelierLa situation à la cimenterie Lafarge de Saint-Vigor d'Ymonville est au point mort. La table ronde que nous avions demandée et qui devait avoir lieu le 30 mai a été repoussée, sans date alternative, par M. Lobit, sous-préfet du Havre, en raison des "événements" (sic). Estelle Grelier, secrétaire d'état aux collectivités territoriales avait repris la main sur ce dossier, en nous court-circuitant, et devait obtenir une entrevue de l'intersyndicale avec le Ministre de l'Economie, Emmanuel Macron. Le 15 juin.

    Depuis, c'est silence radio. Le 24 juin, Jean-Paul Lecoq a envoyé une nouvelle demande de rencontre au sous-préfet. Toujours aucune réponse.

    C'est pourquoi aujourd'hui c'est moi qui prend la plume pour demander à Estelle Grelier d'organiser enfin cette table ronde, pour nous faire part des résultats de l'entrevue du 15 juin, mais aussi pour que chaque partie prenante intéressée à ce dossier puisse amener ses idées et ses solutions pour pérenniser le site et les emplois.

    Cela devient inadmissible qu'un groupe industriel qui a fait l'objet coup sur coup de deux révélations médiatiques scandaleuses continue à narguer les élus(e)s, le personnel, les collectivités territoriales et l’État pendant que le gouvernement, lâchement, fait le gros dos et espère que l'orage (un de plus !) va passer sans trop le mouiller.

    Bonne lecture :

    Lafarge : lettre à Estelle Grelier

     

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  • La Région et les trains intercitésComme promis, un retour sur une délibération de l'assemblée plénière du Conseil Régional du 23 juin : celle qui a abouti au vote de la convention Etat/Région pour la reprise de la gestion des trains intercités.

    Cette régionalisation des trains intercités (1) est un des chevaux de bataille de la nouvelle majorité. Force est de constater que Jean-Baptiste Gastinne, intronisé "chef de la gare Normandie" par Hervé Morin, maîtrise le dossier. Il n'empêche ! De l'aveu même (involontaire ?) d'Hervé Morin, cette reprise par la Région est destinée à donner des idées aux autres régions, ce qui aboutirait inévitablement au démembrement du service public national de la SNCF, à qui il ne resterait que les TGV.

    Les faits :

    • en contrepartie de la reprise par la région, qui investirait quand même la bagatelle de 70 millions d'euros dans l'affaire, par moitié sur 2018 et 2019, la SNCF s'engagerait à renouveler le matériel roulant, soit 40 à 44 rames automotrices alliant "confort et capacité" (sic). Le tout pour 720 millions d'euros. Ces rames devraient respecter les contraintes liées aux infrastructures en particulier les gares de Rouen et Paris-Saint-Lazare.
    • La région s'engage également sur la résorption du déficit des TER, et pour ce faire, un système de réservation (!) est à l'étude, ce qui n'en doutons pas, sera de nature à faciliter nos déplacements ! De même, la fraude (qui représenterait 10% sur Paris-Le Havre, au lieu des 6% nationaux) sera combattue par l'installation de portiques anti-fraude. Bientôt la fouille au corps ?
    • Pour pallier 10 millions de baisse de recettes dues aux cars "Macrons", une action sur les charges sera entreprise. Ces charges d'exploitations représentent 46 millions d'euros, soit l'équivalent du déficit annuel des 5 lignes de trains concernées. Lorsqu'on parle d'une "action sur les charges dans une économie libérale, on a quand même de forts motifs d'inquiétude à avoir.

    Le gros problème dans tout ça, outre le détricotage du service public, c'est à dire concrètement la rupture d'égalité entre les territoires, est que les voies et les trains ne s'arrêtent pas à la frontière de la Normandie, et ces lignes, dont le coût sera pris en charge par la région, en traversent trois autres : l'Ile-de-France, pour celles qui vont ou viennent de Paris,  les Pays de Loire et Centre-Val-de-Loire pour Caen-Le Mans-Tours. Il faudra donc que chacune de ses régions participent à l'effort financier, au prorata du territoire desservi ! A conditions qu'elle le veulent bien !

    L'Ile-de-France se serait engagée pour 10 millions d'euros, ce qui, de l'aveu même de notre "chef de gare", n'est pas suffisant. Qu'adviendra t-il si les régions concernées refusent de mettre la main à la poche, soit dès maintenant, soit - pire - d'ici quelques années lorsque le projet sera sur les rails, si j'ose dire ?

    Poser la question, c'est déjà avoir la réponse : soit la région Normandie devrait augmenter sa participation, en présurant encore un peu plus le contribuable, soit elle devrait se désengager et vendre ses trains pour une bouchée de pain au privé qui n'attend que ça. La régionalisation n'est qu'une étape vers la privatisation ! Et le retour au bon vieux temps de 1883 qui vit la naissance des 6 compagnies privées (2) ?

    Pour toutes ces raisons, nous avons voté contre la signature de la convention (contrairement à l'article de Paris-Normandie du 23 juin, qui laisse entendre que nous l'aurions approuvée).

    Et pendant ce temps-là, pas un mot sur une mesure qui serait vraiment populaire et utile : la gratuité des transports scolaires.

    (1) soit les 5 lignes de "trains d'équilibre du territoire" (TET). A savoir : Paris-Caen-Cherbourg/Trouville-Deauville, Paris-Rouen-Le Havre, Paris-Granville, Paris-Evreux-Serquigny, Caen-Le Mans-Tours.

    (2) Compagnie de Paris-Lyon-Méditerranée, Compagnie d'Orléans, Compagnie du Midi, Compagnie du Nord, Compagnie de l'Est, Compagnie de l'Ouest.

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  • Région : contrôle des aides aux entreprises : ptèt ben qu'oui, ptèt ben qu'non...Lors de l'assemblée plénière du Conseil Régional du 23 juin, parmi les 35 délibérations abordées (et abondamment "pourries" par des interventions approximatives et longues comme des jours sans pain du Front National) trois méritaient qu'on s'y attarde :

    • Le soutien de la région au contournement Est de Rouen : Nous avons redit, par la voix de Joachim Moyse, élu PCF de Saint-Etienne du Rouvray, notre opposition à ce projet, opposition partagée par les élu.e.s d'EELV. Nous ne faisions en cela que soutenir le combat mené sur le terrain par le collectif des 30 associations, partis politiques, communes opposées à ce projet (1), coûteux, dévastateur pour l'environnement, et inutile (voir précédent article). Le FN, ainsi que Marc-Antoine Jamet (PS) se sont abstenus. Ce dernier justifie son abstention par le fait qu'en tant que maire de la commune de Val de Reuil, où la nouvelle bretelle doit rejoindre l'autoroute A13 et créer encore plus de nuisances, il ne pouvait voter pour un projet auquel ses administré.e.s sont opposé.e.s. Malheureusement, notre opposition n'a pas été entendue, et la droite ainsi que le PS ont voté pour, le président de LA "métropole", comme il aime le rappeler (2), ayant chaudement rappelé son attachement à ce projet.
    • L'aval de la région pour la signature de la convention entre la SNCF et la Région pour la reprise des trains intercités. Ce point fera l'objet d'un très prochain article sur ce blog.
    • Le nouveau règlement des aides régionales aux entreprises. C'est ce point que je voudrais développer plus ici.

    Ce nouveau règlement réduit le nombre d'aides à huit grand types, destinés à remplacer les plus de 90 en cours dans les deux ex-régions Basse et Haute-Normandie. En cela, l'effort de simplification et d'harmonisation est certain et mérité d'être noté.

    L'aide en entreprises est une des compétences de la région, et il n'est pas question de la nier. Mais il s'agit d'argent public. Il est donc normal que la région demande aux entreprises des contreparties, et que l'utilisation de l'aide soit évaluée et contrôlée, afin que cet argent ne soit pas dilapidé.

    Or, il n'y a pas un mot dans ce règlement, sur ce que l'on appelle "l'éco-conditionnalité" des aides, c'est à dire, les engagements pris par les entreprises, dans les domaines de création d'emplois, de formation, d'investissements écologiques, ou de reversement de la taxe d'apprentissage dans la région, en échange de l'aide financière qui lui est accordée, soit sous forme de subvention soit sous forme d'avance remboursable. En Haute-Normandie, les aides étaient contractualisées, c'est à dire donnaient lieu à la signature d'un contrat d'engagement, entre la région et l'entreprise. En Basse-Normandie existaient des dispositifs similaires de contrôle.

    Lorsque je me suis inquiété de ce manque lors de la commission préalable à l'assemblée plénière, il m'a été répondu que ceci serait abordé au moment de l'élaboration du SRDEII (Schéma Régional de Développement Économique, d'Innovation et d'Internationalisation, qui définit la feuille de route de la région pour 5 ans en matière d'aide aux entreprises) qui doit être finalisé pour décembre. 

    Mais comme je suis Normand, et que mon arrière grand-mère disait toujours "un tiens vaut mieux que deux tu l'auras", décision fut prise par le groupe "Elus communistes et du Front de Gauche" de proposer un amendement au règlement. Vous trouverez cet amendement ainsi que mon intervention pour le défendre en suivant les liens.

    Cet amendement a reçu les suffrages des élu.e.s d' EELV et du PS. Pas suffisant cependant pour qu'il soit accepté. Mais comme nous avons obtenu en séance, par la voix de Sophie Gauguin, vice-présidente au développement économique, l'assurance que les modalités d'évaluation et de contrôle des aides seraient bien abordées lors de l'élaboration du SRDEII, nous nous sommes abstenus sur le vote global du règlement. A défaut de cette assurance, nous étions convenus de voter "contre". Seuls le FN et la majorité régionale ont approuvé le règlement.

     

    (1) 1r et 2e Avenue contre le Contournement-Est, Association ACCES, Association des usagers des transports Eure et Seine, Alternatiba-Rouen, Association amfrevillaise pour la défense de l’environnement et la sécurité routière, Les Ami-e-s de la Confédération paysanne, ATTAC-Rouen, ARBRE, association de sauvegarde du cadre de vie contournements-Saint Adrien, Les Bombinas, Les Bouillons Terres d’avenirs, Coalition Climat 21 Haute-Normandie, Collectif des Authieux, Collectif Non à l’Autoroute, Collectif Transports Gratuits, Commune d’Alizay, Commune des Authieux-Sur-le-Port-Saint-Ouen, Commune de Léry, Commune d’Oissel, Commune de Saint-Etienne du Rouvray, Commune d’Ymare, Confédération paysanne 76, Convergence nationale rail, Décidons Rouen, EELV-Normandie, Effet de Serre Toi-même !, Ensemble!, France Nature Environnement, Groupe Ornithologique normand, Horizon Normandie Nature Environnement, Les Jeunes écologistes, Ligue de Protection des Oiseaux – Normandie, NPA, Normandie écologie, Parti de Gauche, Parti Communiste français, La Petite Cyclote, Réseau Action climat-France, SOS-Estuaire, Union syndicale Solidaires.

    (2) Frédéric Sanchez, président de la Métropole Rouennaise, aime en effet rappeler qu'il n'y a qu'une "métropole", Rouen, non sans une certaine condescendance envers les autres villes, fussent-elle grandes comme Caen ou Le Havre, qui ne "méritent" pas cette appellation ! Je vous laisse alors deviner les qualificatifs que pourraient mériter les petites villes, les villages, les campagnes... Peut-être faudrait-il demander aux communes qui ont été rattachées de plein ou de mauvais gré à la "métropole" ce qu'elles pensent des bienfaits que celle-ci leur a apportés ? Comme par exemple le ramassage des déchets, ménagers ou recyclables, dont la fréquence a été divisée par deux dans les communes les plus périphériques de ladite "métropole".

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