• Lafarge : lettre à Estelle GrelierLa situation à la cimenterie Lafarge de Saint-Vigor d'Ymonville est au point mort. La table ronde que nous avions demandée et qui devait avoir lieu le 30 mai a été repoussée, sans date alternative, par M. Lobit, sous-préfet du Havre, en raison des "événements" (sic). Estelle Grelier, secrétaire d'état aux collectivités territoriales avait repris la main sur ce dossier, en nous court-circuitant, et devait obtenir une entrevue de l'intersyndicale avec le Ministre de l'Economie, Emmanuel Macron. Le 15 juin.

    Depuis, c'est silence radio. Le 24 juin, Jean-Paul Lecoq a envoyé une nouvelle demande de rencontre au sous-préfet. Toujours aucune réponse.

    C'est pourquoi aujourd'hui c'est moi qui prend la plume pour demander à Estelle Grelier d'organiser enfin cette table ronde, pour nous faire part des résultats de l'entrevue du 15 juin, mais aussi pour que chaque partie prenante intéressée à ce dossier puisse amener ses idées et ses solutions pour pérenniser le site et les emplois.

    Cela devient inadmissible qu'un groupe industriel qui a fait l'objet coup sur coup de deux révélations médiatiques scandaleuses continue à narguer les élus(e)s, le personnel, les collectivités territoriales et l’État pendant que le gouvernement, lâchement, fait le gros dos et espère que l'orage (un de plus !) va passer sans trop le mouiller.

    Bonne lecture :

    Lafarge : lettre à Estelle Grelier

     

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  • La Région et les trains intercitésComme promis, un retour sur une délibération de l'assemblée plénière du Conseil Régional du 23 juin : celle qui a abouti au vote de la convention Etat/Région pour la reprise de la gestion des trains intercités.

    Cette régionalisation des trains intercités (1) est un des chevaux de bataille de la nouvelle majorité. Force est de constater que Jean-Baptiste Gastinne, intronisé "chef de la gare Normandie" par Hervé Morin, maîtrise le dossier. Il n'empêche ! De l'aveu même (involontaire ?) d'Hervé Morin, cette reprise par la Région est destinée à donner des idées aux autres régions, ce qui aboutirait inévitablement au démembrement du service public national de la SNCF, à qui il ne resterait que les TGV.

    Les faits :

    • en contrepartie de la reprise par la région, qui investirait quand même la bagatelle de 70 millions d'euros dans l'affaire, par moitié sur 2018 et 2019, la SNCF s'engagerait à renouveler le matériel roulant, soit 40 à 44 rames automotrices alliant "confort et capacité" (sic). Le tout pour 720 millions d'euros. Ces rames devraient respecter les contraintes liées aux infrastructures en particulier les gares de Rouen et Paris-Saint-Lazare.
    • La région s'engage également sur la résorption du déficit des TER, et pour ce faire, un système de réservation (!) est à l'étude, ce qui n'en doutons pas, sera de nature à faciliter nos déplacements ! De même, la fraude (qui représenterait 10% sur Paris-Le Havre, au lieu des 6% nationaux) sera combattue par l'installation de portiques anti-fraude. Bientôt la fouille au corps ?
    • Pour pallier 10 millions de baisse de recettes dues aux cars "Macrons", une action sur les charges sera entreprise. Ces charges d'exploitations représentent 46 millions d'euros, soit l'équivalent du déficit annuel des 5 lignes de trains concernées. Lorsqu'on parle d'une "action sur les charges dans une économie libérale, on a quand même de forts motifs d'inquiétude à avoir.

    Le gros problème dans tout ça, outre le détricotage du service public, c'est à dire concrètement la rupture d'égalité entre les territoires, est que les voies et les trains ne s'arrêtent pas à la frontière de la Normandie, et ces lignes, dont le coût sera pris en charge par la région, en traversent trois autres : l'Ile-de-France, pour celles qui vont ou viennent de Paris,  les Pays de Loire et Centre-Val-de-Loire pour Caen-Le Mans-Tours. Il faudra donc que chacune de ses régions participent à l'effort financier, au prorata du territoire desservi ! A conditions qu'elle le veulent bien !

    L'Ile-de-France se serait engagée pour 10 millions d'euros, ce qui, de l'aveu même de notre "chef de gare", n'est pas suffisant. Qu'adviendra t-il si les régions concernées refusent de mettre la main à la poche, soit dès maintenant, soit - pire - d'ici quelques années lorsque le projet sera sur les rails, si j'ose dire ?

    Poser la question, c'est déjà avoir la réponse : soit la région Normandie devrait augmenter sa participation, en présurant encore un peu plus le contribuable, soit elle devrait se désengager et vendre ses trains pour une bouchée de pain au privé qui n'attend que ça. La régionalisation n'est qu'une étape vers la privatisation ! Et le retour au bon vieux temps de 1883 qui vit la naissance des 6 compagnies privées (2) ?

    Pour toutes ces raisons, nous avons voté contre la signature de la convention (contrairement à l'article de Paris-Normandie du 23 juin, qui laisse entendre que nous l'aurions approuvée).

    Et pendant ce temps-là, pas un mot sur une mesure qui serait vraiment populaire et utile : la gratuité des transports scolaires.

    (1) soit les 5 lignes de "trains d'équilibre du territoire" (TET). A savoir : Paris-Caen-Cherbourg/Trouville-Deauville, Paris-Rouen-Le Havre, Paris-Granville, Paris-Evreux-Serquigny, Caen-Le Mans-Tours.

    (2) Compagnie de Paris-Lyon-Méditerranée, Compagnie d'Orléans, Compagnie du Midi, Compagnie du Nord, Compagnie de l'Est, Compagnie de l'Ouest.

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