• 11 Novembre : l'autre commémoration

    11 Novembre : l'autre commémorationJean Julien Marius Chapelant, blessé par l'ennemi, fusillé attaché à son brancard en 1914, jamais réhabilité,

    Eugène Barbieux, exécuté sans jugement en 1914, réhabilité en 1926,

    François Waterlot, exécuté sans jugement en 1914. L'exécution ayant raté, il est finalement gracié, et réhabilité en 1926,

    Frédéric Henri Wolff, officier supérieur, sans doute le premier fusillé de la Première Guerre mondiale,

    Joseph Dauphin, fusillé en 1917, jamais réhabilité,

    Paul Léon Gillet, exécuté en juin 1918, jamais réhabilité...

    La liste exhaustive serait trop longue, il y en a 639. Ce sont les soldats fusillés pour l'exemple pendant la guerre 14-18, souvent pour des motifs futiles, toujours pour soi-disant éviter la démoralisation des troupes. Et contrairement à ce que l'on pourrait penser, ces exécutions sommaires ont commencé dès le premier mois de la guerre, et pas seulement pendant les mutineries de 1917.

    Bien entendu, il n'est pas question d'oublier ou de passer sous silence les 9 720 000 soldats et 8 900 000 civils(1)  morts pour rien, tant sur le front occidental, russe ou oriental, et ce des deux côtés des tranchées.

    Qu'ils aient été tués à l'ennemi ou fusillés, ils sont morts victimes inutiles de la première guerre ouvertement impérialiste, dont les buts ultimes étaient un partage du monde à des fins économiques et commerciales. L'Allemagne, dernière puissance arrivée sur le marché du capitalisme, et forte d'une démographie galopante à l'époque, désirant reprendre à la France et à l'Angleterre une part du "gâteau" colonial, afin de se ménager des "marchés".

    Mais les fusillés pour l'exemple, dont certains ont été réhabilités mais pas tous, n'ont jamais "bénéficié" des commémorations, et, pendant longtemps, n'ont pas eu leurs noms sur les monuments aux morts ou sur les plaques commémoratives. Leurs familles ont longtemps souffert d'être montrées du doigt et mises au ban de la collectivité. Certains enfants ont dû être retirés de l'école.

    Des associations se battent encore aujourd'hui pour obtenir une réhabilitation collective des fusillés pour l'exemple. C'est le cas, au Havre, depuis 2008, de la Libre Pensée, la Ligue des Droits de l'Homme, l'Association Républicaine des Anciens Combattants (ARAC) et du Mouvement de la Paix

    Cette année encore, ces associations organiseront le vendredi 11 Novembre, à 16h00, devant le monument aux morts, un rassemblement pour obtenir la réhabilitation collective des 639 fusillés, et pour se rappeler au bon souvenir des fauteurs de guerre (voir le communiqué de presse).

    J'y serai pour représenter notre mouvement.

     

    (1) dont  1 500 000 Arméniens et Arméniennes.

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