• Non à un deuxième EPR ! Ni en Normandie ni ailleurs !

    Non à un deuxième EPR  ! Ni en Normandie ni ailleurs !Notre président de région, Hervé Morin, s'est déclaré partisan d'un deuxième EPR en Normandie, et plus précisément à Penly, se prévalant d'un "quasi consensus" au sein du Conseil Régional.

    Il oublie en passant de dire qu'il n'y a eu aucune délibération à ce sujet, aucune discussion (mais il n'y a en a jamais, même le CESER n'a pas voix au chapitre lorsqu'il donne des avis, souvent sensés), et évidemment, aucun vote.

    Je regrette par ailleurs que des camarades aient joint leur voix à celle d'Hervé Morin, avec le seul argument de l'emploi. Argument certes important mais pas primordial dans ce cas précis. La confrontation des points de vue devra se poursuivre.

    On le sait, je ne suis pas un anti-nucléaire par principe. Je suis d'autant plus fondé à affirmer mon opposition à ce deuxième EPR, tout comme d'ailleurs, je suis opposé à la poursuite du premier !

    Pourquoi ? Nous sommes en 2019. La technologie EPR date de .... 1989 ! 30 ans ! A ce jour, l'EPR de Flamanville, accumulant les malfaçons inévitables dues à la poursuite du profit et donc à la politique du "moindre coût", n'est toujours pas démarré. Les essais ont été entamés en 2017, alors que la construction en avait été commencée en 2007, déjà trop tard compte tenu de l'obsolescence de la technologie. Pire encore, la construction de l'EPR de Finlande, à Olkiluoto, a démarré deux ans plus tôt, en 2005 et n'est toujours pas achevée.

    Sommes nous descendus si bas que nous en soyons réduits à nous obstiner sur des technologies quasi-préhistoriques, alors que les innombrables défauts constatés sur Flamanville, y compris par l'Autorité de Sureté Nucléaire, font craindre le pire si jamais ce réacteur entre en exploitation un jour avant d'être complètement rouillé  ?

    D'autres voies sont possibles :

    Ne pas se précipiter pour fermer les centrales à charbon, mais les reconvertir : c'est possible !

    Dans un premier temps, comme nous savons que la transition énergétique ne se fera pas du jour au lendemain (par définition même du mot transition), il est criminel de fermer les quelques centrales thermiques qui nous restent en France. Tout simplement parce que le fait qu'elles utilisent du charbon ne veut pas dire qu'elles soient condamnées à le bruler comme nos grands-mères le faisaient dans leur fourneau ! Il y a des technologies, comme celle dite du "cycle combiné à gazéification intégrée" qui est capable de réduire de manière considérable, voire quasi-totale, la pollution. J'en avais déjà parlé plusieurs fois, dont la première fois sur ce blog en octobre 2016.

    Cette solution, provisoire j'en conviens, aurait le mérite de nous conserver de grosses capacités de production. Et le bilan en terme de pollution serait bien meilleur que les projets de reconversion en centrale "biomasse" qui elles, rejettent non plus du carbone, mais des micros-particules, pas spécialement meilleures pour la santé.

    N'étant qu'un humble conseiller régional d'Ensemble ! , ce que je dis n'intéresse manifestement personne, et c'est bien dommage. Car si nous pouvions confronter tous nos points de vue sur cette question, plutôt que d'agir chacun dans son coin avec des connaissances parcellaires du sujet (moi y compris bien sûr, je n'ai pas la prétention d'être exhaustif dans mes connaissances !) cela permettrait d'avancer, sans rester coincés sur des discours productivistes ou écolo-béats.

    Sur ce sujet de la fermeture des centrales à charbon, Jean-Paul Lecoq a bien fait de réagir sur l'annonce par le gouvernement d'une accélération du processus de fermeture de la centrale du Havre. Il s'agit bien d'une annonce purement électoraliste, destinée à se donner un petit vernis vert, du "green-washing" comme on dit chez nos voisins d'outre-manche. Cette fermeture, si elle se fait - et, hélas, à part Jean-Paul Lecoq et moi-même, il semble que plus personne n'ait d'espoir - sera bien un aveu du niveau d'inculture scientifique de nos gouvernants. Sans doute même d'inculture tout court.

    Développer l'hydrolien : quid de la ferme expérimentale du Raz-Blanchard ?

    On ne peut pas toujours critiquer Hervé Morin ! Le conseil régional dans sa totalité l'a suivi lorsqu'il a été décidé de soutenir cette expérimentation de 10 turbines hydroliennes de 2MW au large des côtes de la Manche.

    Première déconvenue : en plein été, le "silence" de l’État (en fait, plutôt La République en Marche)  et sa décision de suspendre ses financements a eu raison du projet de Naval Group (ex-DCNS).

    La région a donc dû rechercher ailleurs des partenariats. En novembre, une co-entreprise a vu le jour, entre la Région Normandie et l'écossais Atlantis, pour reprendre ce projet. Mais c'est sans compter sans Engie et EDF qui lui mettent des bâtons dans les roues !  Bagarres entre intérêts privés. On m'excusera de considérer EDF comme une entreprise privée, mais il faut vivre avec son temps, et il y déjà longtemps qu'EDF fonctionne comme telle.

    Conclusion : un projet porteur d'avenir, bien moins polluant que ces affreuses et inutiles éoliennes dont chacun pourra mesurer l'inefficacité dans mon article d'octobre 2016 que j'ai cité plus haut, se heurte à des intérêts privés, au mépris de l'intérêt collectif, tant des Normands que de la planète, sans que l’État ne lève le petit doigt, bien au contraire. Voilà une "transition énergétique" bien mal engagée ! Mais investir dans des projets d'avenir est beaucoup moins profitable électoralement que de décréter la fermeture de 3 centrales à charbon. C'est aussi beaucoup plus fatigant intellectuellement car on n'est plus dans le domaine du yakafokon.

    Soutenir la recherche : c'est la priorité des priorités !

    L'énergie de demain reste à inventer. L'addition de toutes les énergies dites renouvelables - et qui ne le sont pas toutes tant que ça - ne suffira jamais à fournir toute la planète en électricité, même si nous maitrisons mieux notre consommation, car il ne faut pas oublier que la moitié des habitant-e-s de la planète n'y a pas encore accès !

    Les énergies renouvelables actuelles sont une goutte d'eau dans la mer et le resteront d'autant plus qu'elles sont accaparées par "le marché", vous savez, cette espèce d'entité extra-terrestre qui est censée nous diriger sans que nous puissions intervenir ! Plus simplement, tant que l’Énergie restera aux mains du privé, il n'y aura pas de salut.

    L'énergie de demain, renouvelable et abondante, reste à trouver. Et cela pourra passer par le nucléaire. Un nucléaire débarrassé de ses déchets qui sont la cause principale de son inadéquation actuelle. C'est possible, il y a des recherches qui se poursuivent, tant dans le domaine des réacteurs de 4ème génération que dans la fusion nucléaire.

    Et peut-être que le salut viendra de quelque chose à laquelle personne n'a encore pensé. Mais pour cela, il faut soutenir la recherche, et pas avec des cacahuètes comme nous le faisons actuellement.

    Une grande filière publique de l'Energie : c'est vital !

    En attendant de sortir du capitalisme, il faut renationaliser toute la filière de l’Énergie, filière stratégique s'il en est. Sortir l'Energie du "marché", c'est la condition sine-qua-non pour qu'une véritable transition énergétique puisse s'instaurer.

    Ce sont les quatre piliers sur lesquels il faut s'appuyer. Il n'est pas trop tard, encore faut-il en avoir la volonté.

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