Lors de la prochaine Assemblée Plénière du conseil régional, il y aura, parmi 28 autres délibérations, le bilan de l'utilisation des aides de l'état par la région, aides destinées aux entreprises.

Il serait trop long - et surtout je n'ai pas le temps - de faire une synthèse par type d'aide. Si vous voulez la faire par vous-même, je mets ici le document de la délibération. Notons que cela fait beaucoup d'argent. Certes, parmi ces aides, il y a beaucoup de prêts à taux zéro (PTZ), donc de l'argent qui est censé revenir un jour ou l'autre (je dis bien, censé revenir...). Mais quoi qu'il en soit, c'est de l'argent public dont on est en droit de se demander si, par moments, il ne serait pas mieux utilisé ailleurs.

A plusieurs occasions, notre groupe au conseil régional a demandé que soit inscrit en toutes lettres dans les textes relatifs aux aides, l'existence de contrepartie à l'obtention de ces aides, tant en terme d'emplois créés ou sauvegardés, qu'en terme d'investissement dans le domaine de l'écologie ou des énergies renouvelables.

La main sur le cœur, la majorité régionale a toujours refusé de voter nos amendements en ce sens, en arguant qu'il était "bien évident" que c'était fait ! Malheureusement, nous attendons toujours un bilan. Celui qui nous est proposé ici n'est qu'un bilan obligatoire demandé par l'état, et il se contente de lister "quelle somme va où". Mais à quoi sert-elle, mystère.

Nous attendons aussi de la région qu'elle s'investisse dans les négociations des plans de "sauvegarde" de l'emploi, qu'elle fasse pression sur les entreprises qui ferment ou licencient abusivement afin de conserver l'emploi. Je pense par exemple à Lafarge, en son temps, ou Novandie, aujourd'hui. Exemples types de fermetures ou dégraissages voyous.

Las ! jamais la région ne s'est aventuré là, sauf, reconnaissons-le , à Pierre Janet pendant la lutte des "Perchés". Il me revient en mémoire la réponse qu'Hervé Morin avait faite à notre demande de soutien pour une table ronde à Lafarge, et dans laquelle il nous disait :

A force de "laisser le travail avancer", on a vu ce que ça avait donné !

Le bilan que nous pouvons tirer est le suivant : les quelques emplois créés ou sauvegardés grâces aux aides apportées par la région (qui sont de l'argent public) ne servent même pas à compenser les emplois détruits de l'autre. Emplois détruits qui seront pour une grande partie prise en charge par Pôle Emploi, qui là encore peut être considéré comme argent public puisque provenant de cotisations socialisées.

Au final tout cela permet, bon an mal an, de stabiliser un taux de chômage à grand renfort de... notre argent. Les bénéficiaires dans les deux cas sont toujours les mêmes : les patrons ! Ils peuvent licencier comme ils veulent, ce n'est pas eux qui payent, et quand ils voudront réembaucher, ils demanderont au conseil régional ou départemental, bénéficieront du CICE, etc...

Pas très dur dans ces conditions de s'intituler "décideur", "investisseur", "manager", chez les capitalistes. Une belle planque capitonnée, des risques très (très) maitrisés !

Et pendant ce temps, les services publics partent à vau l'eau...