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À la demande de l'intersyndicale, Hervé Morin, président de la région Normandie, est venu visiter l'hôpital psychiatrique Pierre Janet du Havre, vendredi 22 juin à 17h30. J'ai pu me joindre à cette visite et ainsi me rendre compte par moi-même de la situation.
La visite commence par les urgences psychiatriques. Elle devait être impromptue, mais manifestement, la direction en avait eu vent et 5 lits supplémentaires qui étaient installés là à demeure avaient été enlevés. Là où 17 patients étaient "reçus" la veille dans deux minuscules salles d'attente vétustes, il n'y avait quasiment personne ce vendredi. Hasard ou pas ? Quoi qu'il en soit, et malgré ce calme apparent, le surpeuplement était évident : Dans la salle de télévision, où 6 chauffeuses servent normalement à accueillir les patients qui veulent se divertir, les 6 chauffeuses en question sont regroupées, en deux rangées de 3 face à face, et servent de support à un matelas. Le reste de l'espace est occupé par un autre matelas à terre. Il n'y a donc plus de salle de télévision.
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Le 18 juin 2018, au carré des Docks au Havre, avait lieu la réunion plénière du conseil régional. Au menu, 29 délibérations ! Parmi celles-ci, il en est quelques unes qui méritent qu'on s'y attarde, d'autant qu'elles rentraient en résonance avec les rassemblements qui ont eu lieu toute la matinée devant la salle.
les premier-e-s à exprimer leur préoccupation ont été les agent-e-s des CIO, qui ont distribué un tract à l'entrée. Les CIO vont en effet sortir de l'éducation nationale, pour être donnés aux régions, ce qui équivaut à une régionalisation du service de l'information et de l'orientation. Il y avait justement une délibération à ce sujet ( voir ce lien, pour les courageux-euses qui veulent la lire en entier). Elle n'était évidemment pas présentée aussi abruptement, puisqu'elle traitait de l'orientation professionnelle des demandeurs d'emploi, mais lorsqu'on lit toutes les petites lignes, on s'aperçoit que la région veut reprendre à son compte toutes les prérogatives des CIO, une bonne partie des celles de Pôle Emploi, et qu'elle prétend également à un rôle de référent pédagogique dans les centres de formation ! Il m'incombait de faire l'intervention au nom de notre groupe à ce sujet. Vous pourrez la lire sous ce lien. Nous avons voté contre cette délibération.
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Serait-ce l'effet papillon ? Non sans doute pas, car le personnel de l'hôpital psychiatrique de Pierre Janet, au Havre, est depuis longtemps dans l'action pour réclamer également du personnel. La dimension n'est pas la même qu'au Rouvray : un effectif de 2000 dans celui-ci, 600 à Pierre Janet. Mais les besoins en personnel sont tout aussi criants.
Sur le constat, voir un précédent article écrit le 30 mars 2018. Il manque 20 postes, réclamés depuis 5 ans. Depuis les choses ne se sont pas améliorées, loin s'en faut. Dans un tract d'information aux usagers, les syndicats CGT et SUD dénoncent les conditions d'hospitalisation : Certain-e-s malades sont hospitalisé-e-s dans les salles TV ou le fumoir, dans des bureaux voire des grands placards, au mieux dans des chambres à 3 ou plus, selon la surface, pourvu qu'il reste 10 centimètres entre chaque lit. Et encore, il n'y a pas de lits pour tout le monde !
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C'est incontestablement une grande victoire que viennent de remporter les personnels de l'Hôpital Psychiatrique du Rouvray, à Sotteville-les-Rouen.
Ils étaient en lutte depuis deux mois et demi (22 mars très exactement). Il aura fallu 18 jours d'une grève de la faim menée par 8 salarié-e-s, l'hospitalisation en urgence de 4 d'entre eux au bout de 14 jours, et sans doute l'entrée dans la danse des cheminot-e-s et d'autres secteurs venus en soutien, pour que l'ARS daigne enfin s'asseoir à la table des négociations. Non sans avoir tergiversé jusqu'au dernier moment (voir précédent article) et demandé l'assurance que la directrice ne serait pas séquestrée ! En dernier ressort, c'est la préfète Fabienne Buccio qui a intimé à Christine Gardel l'ordre d'ouvrir les négociations, sans plus de délais.
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Ce matin, cheminots et hospitaliers, ainsi que leurs soutiens, ont bloqué le pont Mathilde et les quais rive gauche devant la Carsat, à Rouen, avant d'aller faire le siège de l'agence de l'ARS, où ils-elles ont été reçu-e-s.
Rien n'est simple : la veille, la réunion entre l'ARS et les grévistes qui se tient à l'heure où j'écris, avait été déclarée annulée. Il faut dire que la directrice de l'ARS a eu le don de mettre de l'huile sur le feu en déclarant que les 52 postes réclamés correspondaient à l'absentéisme du personnel du Rouvray. Tout le monde a entendu, tant elle le pensait fort, que si le personnel était moins "fainéant", il n'y aurait pas besoin de ces postes !
Faut-il rappeler que cette revendication de 52 postes ne sort pas d'un quelconque chapeau : un précédent audit de l'ARS elle-même avait chiffré le déficit en postes à 56. Suite à cet audit, 4 postes (!) avaient été accordés. Et donc, dans un souci d'apaisement qui les honorent, les grévistes du centre hospitalier ont décidé de ramener leurs exigences à ces 52 postes, alors qu'ils/elles avaient initialement chiffré le déficit à 197 postes !
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